past life

Il n’y a pas grand choses à dire sur l’enfance d’Elias… il a grandit dans un foyer, parfois, il était placé dans une famille d’accueil, mais ça ne durait jamais bien longtemps et il finissait par revenir au foyer. A cette époque, il ne savait rien de ses parents, il était juste un orphelin parmis tant d’autres… il ne savait même pas s’il avait été juste abandonné ou si ses parents étaient morts… il a fallu attendre qu’il ait dix huit ans pour en savoir un peu plus, même si ce qu’il a appris ne l’a pas forcément beaucoup aidé. Tout ce qu’il a eu, c’est leurs noms, et leur acte de décès… et après plusieurs recherches, il s’est avéré que ses parents n’étaient personne d’assez important pour que les gens se souviennent vraiment d’eux… Donc, son enfance s’est fait en foyer, on peut pas vraiment parler d’enfance heureuse, mais je suppose qu’on peut pas non plus parler d’enfance malheureuse… le foyer, c’était pas le pire, là bas, il avait des potes, même s’il ne s’entendait pas toujours avec les autres gosses, et il avait un toit et était nourris… dans la plupart des famille d’accueil où il a été placé, c’était aussi le cas, mais évidemment, il y a des exceptions partout…

Il a appris très rapidement que dans la vie, il ne pouvait pas compter sur les adultes… que même si ces derniers prétendaient être là pour l’aider, il ne serait jamais pris au sérieux par eux, alors il a fait en sorte de ne pas avoir besoin d’eux. Il avait onze ans la première fois qu’il a fugué alors qu’il était placé dans une famille d’accueil. Il a évidemment été récupéré en peu de temps, mais cette première expérience de liberté aura au moins eu le mérite de lui servir de leçon. Après ça, il a commencé à aller moins souvent à l’école, au lieu de ça, il traînait dans les rues de Londres, avec d’autres gosses, plus vieux que lui, mais pas tellement au final. Des gosses perdus, des gosses rejetés, des gosses avec qui il avait des points en commun et avec qui pour la première fois il se sentait compris. Il a apprit d’eux, il a appris comment faire les poches des passants, comment passer inaperçu, comment se faire de l’argent facilement… Autant dire que ça l’a amené à faire pas mal de conneries… vols, drogues, alcool… à l'âge de quinze ans, il avait déjà connu tout ça et s’était fait exclure de son lycée à plusieurs reprises pour absentéisme, insolence et même pour des bagarres avec d’autres élèves.

Tant qu’il n’était pas majeur, il pouvait se permettre ces conneries, parce qu’il savait qu’il ne risquait pas grand chose. Il avait déjà été arrêté, plusieurs fois, mais à chaque fois, il avait été relâché, et à chaque fois, il recommençait à traîner avec les mêmes “amis” qui le tirait vers le bas. Son adolescence à été une succession de conneries… mais il prenait plaisir à ces conneries, parce qu’elles lui donnaient l’impression d’être vivant et parce qu’au moins, il s’amusait ! Sauf qu’en grandissant, il a rapidement compris que ces conneries ne le mènerait pas forcément bien loin. A dix huit ans, il a été obligé de se prendre en charge, il a arrêté ses études, parce que même s’il était loin d’être idiot, le côtés scolaire, c’était pas son truc… ça ne l’avait jamais été d’ailleurs. Trouver un boulot fut plus compliqué… il n’avait aucun diplôme, un casier judiciaire, il était trop jeune, trop peu qualifié… encore une fois, il était obligé de se débrouiller par lui même. Arnaquer les gens était une seconde nature pour lui, il savait comment s’y prendre et le pire, c’est que ça marchait. Il avait toujours été doué pour les tours de magies, ou même pour prédire des choses… et faire le show, c’était son truc, alors il n’en a pas fallu bien plus pour qu’il devienne une attraction pour touristes dans les rues de Londres grâce à ses tours de magie et à ses soit disants dons de médium…

Trouver un logement fut un peu plus compliqué, mais grâce à un ami, ce fut assez vite réglé. Le soucis, c’est qu’en devenant adulte, on se retrouve également avec des problèmes d’adultes… il gagnait son argent, il avait un toit au dessus de la tête, il était toujours entouré… mais la seule chose qui le faisait vraiment se sentir bien, c’était lorsqu’il se droguait… une mauvaise habitude qu’il avait prise quand il était plus jeune et qu’il n’avait jamais perdu. Comment pourrait il arrêter, alors que tout ses proches faisaient de même ? Il n’en avait pas envie, jusqu’au jour où en rentrant chez lui, il découvrit le corps de son colocataire et ami, au sol, noyé dans son propre vomis avec une seringue dans le bras. C’était probablement la vision la plus terrifiante de toute son existence, il était là, mort, juste sous ses yeux et la seule chose qui lui venait à l’esprit, c’était que ça aurait put être lui ! Il a alors réunis ses affaires, sans prévenir qui que ce soit, et il a simplement décidé de partir !

Black Waters
Il n’avait aucun but précis, juste, s’éloigner de Londres, parce qu’il savait que lorsque les flics trouveraient le corps de son colocataire, il serait arrêté pour possession de drogue… ce qui n’était pas sa première arrestation, et il n’avait aucune envie de finir en prison. Il a prit des cars, un peu au hasard, sans vraiment faire attention à la destination, il se retrouva même à prendre un ferry à un moment… et sans trop comprendre comment, il est arrivé dans cette petite ville en Irlande : Black Waters. Une ville qui n’avait rien de vraiment exceptionnelle ou de différent des autres à première vu, mais pour une raison qui lui échappait, il se sentait attiré par cette endroit. Il aurait put tracer sa route, comme il l’avait fait jusqu’à présent… mais non, il a décidé de poser ses bagages ici, au moins quelques jours… Et ces quelques jours se sont transformés en quelques mois.

Il avait trouvé un job en tant que barman dans un petit bar, rien de bien exceptionnel, mais ça permettait de payer les factures et de payer sa dose de temps en temps… on aurait put croire que de voir son coloc mort l’aurait poussé à arrêter… mais c’est pas aussi simple. Il en avait envie, mais pas la force. En règle général, il attends d’être en manque, d’être à deux doigts de la crise de manque, pour céder et se faire un shoot… ça lui permet d’oublier tout le reste… son coloc, son étrange attirance pour cette ville, les choses bizarre qu’il y voit tout les jours… les gens bizarres… la manière étrange dont il se sent lui aussi dans le coin… comme s’il y avait quelque chose en lui, quelque chose qui ne demande qu’à sortir, à s’exprimer ! Il s’est toujours sentis plus ou moins différent, il a toujours eu des impressions de déjà-vu, des intuitions… mais là, c’est comme si sa présence dans cette ville avait accentué tout ça. La magie, c’était quelque chose d’abstrait… quelque chose en quoi il ne croyait pas réellement à vrai dire… oui, il la pratiquait depuis qu’il était tout petit, mais dans son esprit, il y avait un truc, à chaque tour, il y avait un truc. Même lorsqu’il faisait ça pour dépouiller les touristes à Londres, en vérité, il n’y croyait pas vraiment… jusqu’à ce qu’il comprenne que c’était réel.

Il aura fallu qu’il arrive dans cette ville pour découvrir tout un monde qu’il ne soupçonnait pas d’exister… et puis il y a ce type, qui est entré dans sa vie sans qu’il ne comprenne vraiment comment, qui lui a tout offert sur un plateau d’argent… un toit, un boulot, un vrai boulot, avec des responsabilités… qui lui a offert sa confiance, sa chance, alors que jamais personne avant ne l’avait fait… et évidemment, tout ça, ça parait bien trop beau pour être vrai et Elias se demande à quel moment il va merder et tout faire foirer… parce qu’il ne se fait pas trop d’illusions, sorcier ou non, il sait qu’il est une catastrophe ambulante qui casse tout ce qu’elle touche… Alors oui, il aimerait que ça fonctionne, mais encore une fois, entre ce qu’il aimerait et ce qu’il peut réellement faire, il y a un monde ! La magie existe peut être vraiment, peut être qu’il est vraiment un sorcier, mais c’est pas demain la veille qu’il va croire aux contes de fées et aux fins heureuses…