past life

La vie est un perpétuel apprentissage. On est là pour en chier. Pour mordre la poussière et peut-être même bien avaler quelques cailloux au passage. Je ne suis pas du type à imaginer qu'il y ait mieux que moi, ou même pire. C'est juste une planète avec des histoires différentes. Des problèmes différents. Alors qu'on soit noir, blanc, avec poils ou écailles, gentil ou méchant, bah c'est pareil. Donc, de mon point de vue, c'est du cas par cas. Ça dépend simplement de si t'a l'intention de me chier dans les bottes ou non. Parce-qu'au final, c'est ça l'important. Ce qu'un tel ou X fait de sa vie, ce n'est pas mon problème.

Mon problème, c'est ce que tu feras toi, dans ma vie.

Donc je n'ai aucun jugement. Du moins pas encore. Mais ça sera toujours un avis unique. Pour exemple, je connais des humains bien moins innocent qu'un vampire complexé. C'est une erreur que de penser que tout le monde est pareil.

La vie est variée et c'est l'insulter que d'imaginer que les gens et races sont des généralités.

La seule généralité, c'est qu'on est tous dans le même bateau. À toi de voir donc si tu veux ramer avec moi ou essayer de me faire avaler l'Atlantique.

Mais je te préviens juste que je n'ai pas l'intention de boire la tasse.

Mon passé

Je suis gitane, j'ai donc grandi dans un clan voyageur. Mes racines n'ont donc jamais été autres que ma grande et rutilante famille. Y'a pas grand-chose à en dire. Ils sont justes... ce qu'ils sont. Dur, animal et en-cimenté dans leurs traditions. La vie a été difficile, je peux pas m'en cacher et je compte pas le faire de toute manière. Mais je ne me plains pas trop, j'ai toujours été un peu plus chouchoutée que le normal. Désiré a vite pris l'ascendant cependant. Au début c'est bien, tu apprends plein de choses, tout le monde t'aime, te complimente, t'admire. C'est sympa. Sauf que l'humain n'est que possession. Brille donc toi, petite chose et ils te voudront. Tous.

Après mes premières transformations, vers 13 ans, j'ai donc été jugée fécondable. Oui, oui. Mon père a alors décidé pour moi à qui de droit reviendrait mon utérus de sang pur. Chose approuvée et constatée par l'intégralité du clan. C'est comme ça chez nous, les filles se font prendre devant leur père, devant leurs amis, devant leur mère et mêmes devant leurs grands-parents. C'est comme ça que je fus propulsée, à l'âge de 13 ans, au statue de femme mariée et violée.

Je disais rien avant. Ou pas grand-chose.  

Si vous trouvez que j'ai sale caractère, je vous déconseille de vous frotter à ma famille, vous ne serriez pas déçus. Sauf que... merde. Quand on n'aime pas, on ne peut pas se forcer. Faut se retirer ça de la tête, c'est contre tout principes émotionnels du vivant. Ou en tout cas, le syndrome de Stockholm n'a pas marché avec moi.

Il était beau, il était lion, mais il était con. C'est comme ça qu'on pousse quelqu'un au suicide. Ou au meurtre. Et je suis vivante, donc vous aurez compris la suite.

C'est comme ça que je me suis retrouvée à être déracinée. Sans famille. Que j'ai dû prendre la tangente et ma barrer. Un meurtre, rien que ça. Ce n'est pas super quand on est un Métamorphe, ça va à l'encontre même de notre nature. Mais je vous l'ai dit, des gens différents, il y en a partout.

C'est donc comme ça que je me suis retrouvée ici. Ce n'est pas trop mal. C'est en tout cas bien mieux que de là où je viens. Et ceux même si je ne viens de nulle partie et de partout à la fois.

Mon présent

Je ne suis pas là depuis bien longtemps. Pas suffisamment pour avoir grand-chose à vous en dire. Je me suis trouvée un petit appartement au-dessus d'un vieux garage. Je me suis très vite rendu indispensable là-bas. Depuis toute petite, je traîne dans les moteurs et dans la boîte à outils du père, alors... Ce monde-là m'est connu. J'irais pas jusqu'à dire qu'il me passionne, mais ça me vide la tête. Écouter une vieille musique banlieusarde tout en décortiquant de la ferraille ça te fait oublier plein de choses. Ça passe le temps et ça me va par-ce que j'ai besoin de souffler.

Cependant, j'ai quitté la vie de femme mariée à qui l'ont offrait tout et ça... ça coûte cher. Sans compter que je n'ai rien. Enfin si, je m'ai moi, ce qui est déjà suffisant. Je pense d'ailleurs que c'est grâce à cet atout que je ne peux pas négliger, même avec beaucoup d'autodérision, que Valerya Romanoof m'a acceptée en petit extra, le soir, dans son bar. Le Velvet Speakeasy pour les connaisseurs de ce genre d'endroit... Je sais pas dire que j'y suis bien, mais j'y suis à l'aise. Je croise quand même de drôle de type là-bas... Et j'ai comme l'impression que tout le peuple surnaturel traîne ses galoches dans la zone. Mais c'est bien, ça me fait découvrir une autre rive du monde surnaturel. Ça me fait voir du monde, même s'ils ne sont pas toujours très fréquentables.

Voilà, ça se résume à ça, maintenant, ma vie. Le temps que tout ça se pose et que je vive encore de nouvelles aventures pour égailler ses longues lignes de mon monologue pas si intéressant que ça.

En tout cas, si t'es pas trop con, bien éduqué et avec des intentions louables, tu peux venir me taper un brin de causette là-bas. C'est le moment où je suis là plus disponible.

Ciao !