past life
Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Noires comme un puits où l’on se noie,
Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient,
Pour mon âme invincible et fière
jeunesse
eurythmique. vécue en un rythme constant, féerique aux yeux du gosse témoin des regards brillants d’un couple comblé vivant chaque jour comme si la prochaine seconde se dissoudrait dans l’
acide d’une infortune bestiale, imprévisible. parfois plus fragile, la vie est faite de fausses notes. elle perturbe, plombe la véhémence d’une émotion riche qui emporte le séduit de nuage en petits nuages. au chapitre final d’histoires fantastiques que lui lisaient les narrateurs aimants au pied d’son lit avant les songes, les fins heureuses finissaient misérables, et les fins misérables aboutissaient en joie. parce que l’on n’est jamais à l’abri d’une vague de drames après la tempête et jamais indéfiniment paralysé par la foudre. sans pour autant ne plus être susceptible d’en être encore la proie. encore et encore malgré l’amour que l’on offre au monde. l’enfant se souvient, comme un mantra, que tout dépend de lui. que son jeu n’est pas imposé par l’ordre du ciel malgré les bombes destructrices qu’il amorce au cœur de l’innocence pour inspirer l’immensité de son impact indicible. et malgré l’sacro-saint des errements droits, rien garantie l’immunité. tout dépend de la vision. de ce qu’il veut être. rien n’est voué à l’échec, tant que l'dessein n'est pas
plié et enterréde
lumière, d’espoir. c’est ce dont il est façonné le gosse, depuis son premier souffle. il se sent tout puissant, avale les mêmes paroles qu’on lui confesse depuis la fin de chaque récit. invincible, tant qu’il se veut
maître. tant qu’il est conscient du pouvoir, du jeu qu’il possède. l’obstacle est guéable. sans devoir plonger la tête en dessous de l’
eau. aux risques d’se noyer. du moins, c’est ce qu’il croyait. dans l’ignorance du monde qui l’entoure. du monde impitoyable où il n’est que pion oiseux au milieu d’un jeu où il y a plus grand que lui
Dans ce bagne terrestre où ne s’ouvre aucune aile,
Sans me plaindre, saignant, et tombant sur les mains,
Morne, épuisé, raillé par les forçats humains,
J’ai porté mon chaînon de la chaîne éternelle
la
dynamite est où elle doit être fixée sur le roc. sublime et bénigne dans l’trou obscur qui les couplait. les unissait au même sort. fatale,
ou féerique. de ses mains d’praticien , il avait tout mesuré jusqu’à la dernière
défaillance. dans une passion qui échappe à toute comparaison. sans avoir délaissé l’moindre début de résonance qu’englobait santé et sécurité. et pourtant, tout s’est effondré au-dessus de sa tête. de leurs
têtes. un manque d’entretien du toit. du chapeau de la mine d’or -en une seconde- muté en un odieux
enfer où ils ont fini condamnés par l’égoïsme et l'avidité des
diables. où l’seul but était de creuser des voies routières, des accès vers le butin tant convoité par les grosses têtes d’entreprise. ceux qu’ils en ont eu cure de leur vie. tant qu’ils voyaient l’éclat de leur or, les décès étaient brèches infimes au cœur d’un univers plus ample qu’eux. pions
stratégiques des nombrilistes, sacrifiés sans vergogne pour sentir d'proche la victoire dégueulasse qui leur tourne déjà le sang. l’sanguin des tripes. au seul fantasme d'en voir la
couleur. comme pré-pubères
ignares. six millions pour leur palace, et misère pour les travailleurs acharnés, en danger constant, qui pourtant les préserves du déclin bancaire. trois d’entre eux se sont réveillés captifs d’une
tombe où la survie s’est transformée en quelque chose de chimérique. en un réconfort délibéré et faux pour apaiser la gueule ridiculement peinée d’une honte consumante qui ne lui appartenait même pas. il se croyait fautif de ce qui leur tombait dessus. de la mort imminente qui les attendait, les guettait comme
requin en mer, prêt à croquer fatalement la chair sanguinolente à la moindre maigre houle d’abandon.
limpide pour l'impulsion meurtrière. il ne pouvait se résoudre à laisser les deux condamnés à l’agonie sans remuer ciel et terre. sauver leur peau plutôt que la sienne. il était prêt à tout, même à la
ruine psychique. celle qui l’ronge aujourd’hui, dont il ne s’est jamais
lamenté. tant qu’il n’aurait pas tout essayé, il avait espoir. les cartes, il croyait les avoir en main. il se voulait plus malin que la foudre. mais l’un d’entre eux était condamné sous les pierres qui lui crevaient la circulation de la poitrine. et à sa mort imminente - passé de quelques jours – sous les yeux de l’affaibli qui se mourait de faim, il avait plongé sans pâlir les crocs dans la chaire putride. pousser le dernier survivant à s’en repaître. de la peau pourrissante où les
larves s’en régalaient déjà, comme un festin d’jour de l’an. pour
survivre.dans la terreur d’voir le dernier s’éteindre. ignorant, à court d’échappatoire. manger la chair morte pour inciter l’autre à la survie. qui pourtant ne l’a
jamais suivi. il ne s’en est jamais senti froissé malgré la volonté effrénée, l’désir de sa survie. il lui avait offert la dernière tasse d’eau contenu dans la bouteille amaigrie, trop peu pour
deux. en lui promettant les sauvetages escomptés. sans qu’ils puissent arriver à eux à temps, puisqu'il avait consommé la chair infecte, porteuse d’une malédiction dont il ignorait l’existence. la créature, elle, s’est servie impitoyablement d’la chair encore vivante pour égoïstement se tirer du trou. sauvagerie répugnante qui depuis le tire de ses sommeils, dégoulinant de sueur. qui le fait
disjoncter et sombrer dans c'qui excite l'oubli
J'ai fait ce que j'ai pu ; j'ai servi, j'ai veillé,
Et j'ai vu bien souvent qu'on riait de ma peine.
Je me suis étonné d'être un objet de haine,
Ayant beaucoup souffert et
beaucoup travaillé.
tragédie étouffée sous l’verre assassin de scandale. on l’a jamais retrouvé, le seul
rescapé. on ne l’a jamais chassé non plus. jamais interrogé. le lendemain de la boucherie, d’un ragoût de peau putride et d’hémoglobine dont le roc était repeint en neuf, tout avait été décrassé et
enterré. rien ne s’était passé à son réveil. il pensait l’horreur fruit du psychique endormi. il voulait y croire, le paralysé et flageolant de terreur. de toutes ses forces. la tête jobarde,
affamée d’espoir confronté à une réalité trop sévère. mais y’avait cet éclair de clarté, de visions brutales qui lui sautaient à la gorge, qui l’sortaient de son fantasme apaisant. des bras aimants qui l’étreignaient, le soulageaient comme ceux qui offrent abri. il se souvient, du sang dans lequel il baignait. de l’hémoglobine qui suintait des lèvres, et de la chair arrachée que titillait la langue nécrophile dans sa gueule tremblante. des perles acides qui se creusaient tant bien que mal un chemin entre l’poison éclaboussé sur la figure épouvantée. la drogue dont il ne pourra jamais plus se passer. pour lui, il était temps de payer. de se rendre, et de dénoncer l’écroulement de la mine négligemment entretenue. malgré les rappels, les rapports directement mis sous l’nez des grosses têtes bornées. jamais possible, même
menacé. les diables, ils veulent pas crouler en prison, être privés de leur trône d'or. complices de silence. de secrets qu'ils veulent étouffés,
coûte que coûte. sur la table, la carotte ou le bâton. menacer d’coups fatals, ou tenter avec friandise. ruiner c’qui lui tient à cœur -détruire la vie de ceux qu’il aime - ou le faire nager dans l’opulence. il nage entre deux eaux, le ruiné mental, encore souffrant de l’horreur commis. il reste planté là, sans réponse. sans décision. en espérant voire tout se dissoudre sous ses yeux las. puis un jour il se réveille, argent en poche. des millions, là. affichés sur le compte. il se sent
crade, merdique.
impuissant. il a pas la force, ni la volonté de se battre. l’poids sur ses épaules est à peine soutenable.
esclave du monde. écrasé, moribond sous tout c’qui se fait imposant et plus costaud. sa vie défile sous ses yeux, et lui, il se sent minable spectateur.
babiole cocasse des maîtres. il est esseulé, dans son trou
perdu. loin de l'humain, du mal qu'il peut leur faire. parce que même s'ils sont parfois diables, sont pas tous fondamentalement malveillants
Maintenant, mon regard ne s'ouvre qu'à demi ;
Je ne me tourne plus même quand on me nomme ;
Je suis plein de stupeur et d'ennui, comme un homme
Qui se lève avant l'aube et qui n'a pas dormi;